Installation dans un nouvel atelier montmartrois,
54, rue Notre-Dame-de-Lorette.

« En 1961-1962, j'ai été touché par certains tableaux qui m'ont poussé plus loin que cette explosion momentanée gestuelle, c'est-à-dire que j'ai été frappé par certains artistes américains
ou anglais qui se posaient le problème de l'introduction de l'objet
dans la peinture, d'une façon toute différente de celle qui existait jusqu'alors, en se référant notamment à la photo, à la publicité,
aux affiches.
Ils ont, à mon avis, ouvert un chemin, que je cherchais aussi inconsciemment depuis très longtemps. [...]
Ce qui m'a aidé, c'était, par exemple, les grandes affiches du métro parisien, qui sont immenses et parfois répétées cinquante fois dans une même station. C'est peut-être de là que vient la dimension
de mes tableaux actuels.
Paris m'a notamment inspiré par ses dimensions, des dimensions que je ne trouvais pas dans mon pays, puisque tout y était limité. »
« J'ai commencé à découper des magazines, à faire des montages,
des collages, ensuite à les agrandir et à les peindre à l'huile :
un frigidaire, par exemple, que je mettais en rapport avec des femmes colorées.
Je n'étais pas encore tout à fait libéré de mon ancien contexte abstrait et l'objet n'était pas encore isolé sur un fond blanc comme j'allais commencer à le faire vers Noël 1962.
Ma recherche à l'époque était de faire une sorte de dictionnaire
des objets, des gestes quotidiens. »