Réalisation du film, Ligne continue, avec un accompagnement original de Daniel Humair à la batterie : « J'ai commencé à penser à ce film
au début de mon travail sur les traces en prenant chaque matin
le périphérique pour aller dans mon atelier en banlieue. Je vivais inconsciemment cette aventure des lignes qui défilaient sous ma voiture, plus ou moins vite, qui marquaient un arrêt...
Cela me rappelait presque le dessin, c'était immatériel, juste une ligne
en mouvement. J'ai commencé à filmer ces lignes jaunes, des traces.
Il y avait aussi d'autres choses que j'ai éliminées pour ne garder que ces lignes et ces traces qui vivaient seules. Nous avons monté ce film sur une musique merveilleuse, avec Daniel Humair à la batterie, musique qui accompagne ce rythme de lignes et de formes qui passent dans ce film, qui devient en fait pratiquement un film abstrait
ou un film comme ceux que MacLaren dessinait directement
sur la pellicule, par exemple.
On ne peut pas déterminer l'origine ou la source d'inspiration
de ces images. Le film ne dure finalement que 8 minutes et,
vu sur grand écran, ou bien il provoque un phénomène de rejet,
ou bien c'est comme une transe, qui ne pourrait jamais se terminer, comme un tam-tam, quelque chose qui saisit vraiment.
On est alors prisonnier de ce mouvement, de cette musique,
de ces formes et de ces lumières... »
Participe à « Hyperréalistes américains, Réalistes européens »
au CNAC à Paris avec M301 n° 3 :
« Pour l'exposition "Hyperréalistes américains, Réalistes européens", au CNAC, en 1974, j'ai réalisé directement la perspective d'une trace.
Les tableaux précédents étaient l'empreinte positive ou négative du pneu, alors que là, pour la première fois, je me suis complètement délivré de l'objet. Il s'agissait d'un tableau d'angle donnant l'illusion
de sortir du sol et d'entrer dans le plafond. Comme toujours dans mon travail, la couleur était très neutre – un jeu de noirs et de gris –,
cependant il y avait quelque chose de nouveau, j'allais dire d'inconnu. Ce tableau ne faisait plus penser ni à une forme,
ni à un objet, ni à un tableau. »
Exposition au Musée Galliéra avec Kowalski et Uriburu.